Étude de cas

Le travail de fin d'année consiste à trouver un petit projet qui peut être utile. Cela commence donc d'abord par la recherche du thème à travers ses différentes méthodes. La problématique trouvée, je me suis tourné vers la recherche utilisateurs pour comprendre les raisons du problème et comment le régler. Tout cela m'a mené à des pistes que j'ai écartées ou confirmées. La suite concernera la direction artistique (les choix de couleurs, la charte graphique). En dernier lieu, j'expliquerai brièvement comment je l'ai mis en place, son code.

La fibre mystérieuse de l’art

Nous avons commencé le projet par une brève explication du projet. Nous avons donc seulement des indications sur la première étape ; c’est-à-dire, trouver des idées. Trouver des idées  ? Cela demande de la créativité  ? Qu’est-ce qu’est la créativité  ? Pour moi, cela a toujours été une sorte de fibre mystérieuse dont je ne pensais pas avoir. Ce qui est clair, c’est que ce travail m’a fait comprendre que ce n’est pas vrai. Tout le monde a de la créativité. Il faut savoir la stimuler, se poser les bonnes questions. J’ai aussi compris que la créativité ne sort pas de nulle part ; une idée ne sort jamais de nulle part.

« Your brain can only forge new ideas from things that exist within your mind already »

Un cerveau avec des idées qui gravitent

Recherche du thème

Il existe plusieurs méthodes pour trouver un thème, en voici quelques-unes.

«Généraliser & préciser»

Pour obtenir un sujet intéressant, il faut le préciser quand il est trop généraliste, ou le généraliser s’il est trop précis. Même si cela semble paradoxal, cela permet d’avoir des idées de même importance.

On généralise  : les injustices et le sexisme deviennent le droit, l’égalité homme-femme.

On précise  : la terre, l’écologie devient le réchauffement climatique. Parfois, on peut tomber sur des sujets qui ne nous donnent pas plus de pistes. Il faut alors apprendre à trouver des problèmes. Par exemple, pour le web, une problématique pourrait être  : L’extrémisme latent sur Internet. Ceci étant fait, je n’étais pas content du nombre de thématiques qui ont étés soulevées. C’est là que Monsieur Marchal intervient.

Itérer ses questions, sa réflexion

Il s’agit ici d’un travail de réflexion qui vise très large, on se pose beaucoup de questions. Au final j'en trouvé deux thématiques.

Liste des questions que je me suis posé

Exemple

  1. Se poser la question initiale  : « Je ne pourrais pas vivre sans musique »
  2. Comment l’améliorer  : « Comment mieux profiter de la musique »
  3. Problématique  : « Je suis lassé des musiques que j'écoute »
  4. Piste de réflexion  : « Comment découvrir de nouveaux morceaux »

Se questionner sur tout ce qui nous vient à l’esprit est essentiel. Il est impossible de trouver des problématiques sans tout remettre en question. Ici, redéfinir une expérience m’a permis de me diriger vers les cadeaux.

Seuls ceux qui se risqueront à peut-être aller trop loin sauront jusqu'où il est possible d'aller ––T.S Eliot

J'ai fait l'erreur d’aller trop loin dans ma réflexion. Pour conclure cette première semaine, il a fallu compléter un formulaire avec ses 10 thématiques. À force de travailler dessus, j’en ai trouvé des solutions. À ce stade du travail, il ne faut pas penser aux solutions mais seulement aux pistes. La limite est facilement franchie si on ne fait pas attention. Heureusement, Monsieur Marchal est là…

Message venant de Monsieur Marchal expliquant que j'ai été trop loin

Après discussion avec les professeurs, quelques changements, j’ai choisi le thème de mon TFA qui est  :

« Résoudre les problèmes d’organisation quand on kot à plusieurs »

User research

Trouver son ennemi

Problématiser

Plusieurs solutions à plusieurs problèmes

Il existe à chaque problème une solution. Pour la trouver, il faut se baser sur des pistes. Les pistes ne sont que des présuppositions. La solution ne se trouve pas forcément dans l’une des pistes. Il faut bien commencer quelque part. L’intérêt de constituer des pistes est qu'elles nous permettent d’avoir une idée, un angle d’attaque pour trouver une solution. L’intérêt est d’utiliser ses présuppositions, demander l’avis à plusieurs personnes. Ces personnes affirment ou infirment ces pistes. Avant de réfléchir à des solutions, il faut réfléchir à la problématique. Tout comme pour gagner une guerre, il faut connaître son ennemi. Pour résoudre un problème, il faut analyser les circonstances de ce dernier.

Réflexion personnelle

Ce que j'en pense

Je me sens concerné personnellement, car je suis dans cette situation actuellement. Il est tout à fait humain d'oublier une tâche, d'avoir la flemme, c'est pour cela que je pense que mon application peut être utile pour n'importe quelle collocation. Je vais d'abord me baser sur mon vécu, sur mon expérience de la collocation pour problématiser. J'ai conceptualisé le problème de cette manière.

Schéma des problèmes survenant, l'oubli à gauche, la flemme à droite

Pour moi, l'origine de ces problèmes vient de deux faiblesses, l'oubli et la flemme. Premièrement, pour se rappeler des tâches, il faut que cela devienne une habitude. Surtout en tant qu'étudiant, notre rythme de vie peut être très invariable pour certains (blocus, semaine avec peu de cours, soirées, etc). Qui plus est, la plupart des étudiants rentrent le week-end chez eux, ainsi, les semaines sont fragmentées, ce qui casse ces habitudes. Il devient alors compliqué de se rappeler de tout ce qu'il faut faire (en plus des cours). Deuxièmement, la flemme nous concerne tous, étudiant ou non. On a tous des raisons — justifiées ou pas — d'avoir la flemme.

"Ce sont toujours les mêmes"

Suite au sondage (que j'aborde un peu plus loin), je me suis fait une reflexion à ce propos. Je pense que ça arrive plus souvent qu’on ne le pense de ne pas remarquer quand une tâche a été faite. Cela m’est déjà arrivé de croire que mes colocs ne remarquent pas quand j’ai fait une tâche que ce soit sortir la poubelle, passer le balais, etc. Je pense aussi que l’inverse s’est déjà produit. Ainsi, il peut être un vecteur de tension si on commence à croire que l’autre ne fait rien, alors qu’il fait peut être plus que nous.

Piste

Prévenir les autres que la tâche a été effectuée permets dans un premier temps de gratifier la personne qui l'a fait. Dans un second temps, cela responsabilise les gens qui ne font jamais les tâches. Par exemple, si c’est toujours la même personne qui sort les poubelles. Les personnes qui ne sortent jamais les poubelles se rendront compte qu’encore une fois, ce n’est pas eux.

Conscience des tâches

Un autre problème est que certaines personnes n’ont pas conscience de certaines tâches, si c’est leur première année par exemple. Réussir à se responsabiliser sur toutes les tâches n’est pas un réflexe pour tous. Il est fréquent que certaines personnes fassent certaines tâches alors que d'autres, peut être n’en ont même pas conscience. Il est alors embarrassant de lui demander de le faire. Dans le meilleur des cas, il/elle le fait, mais cela peut arriver que la personne le prenne mal pensant qu’on la prend de haut.

Piste

Une manière d'éviter les tensions à travers un intermédiaire. Ce ne serait donc pas un dialogue entre une personne A et B, mais un message transmis à l'aide d'un intermédiaire, un médiateur. Cela évite de le prendre personnellement, et donc cela évite les tensions.

Mise en place

Psychologie

Qu’est-ce qui provoque l’oubli et la flemme  ? C’est important d’avoir son avis, mais je pense qu’il est encore plus important de savoir aussi s’en défaire et d’avoir une réflexion plus poussée. Un scénario typique d’un kot à plusieurs est par exemple « Demain, il faut sortir les poubelles mais qui va la sortir  ? » Avoir la flemme peut facilement arriver, l’une des raisons serait qu’on manque de responsabilité. Qu’est-ce qui explique ce manque de responsabilité  ? Analysons quelques phénomènes/biais qui pourraient être la cause de ces problèmes.

La responsabilité en colocation

L'effet du témoin

« L’effet du témoin est un phénomène psychosocial des situations d'urgence dans lesquelles le comportement d’aide d'un sujet est inhibé par la simple présence d'autres personnes sur les lieux […] s’explique principalement par un processus de dilution de la responsabilité » (wikipedia)

Une enfant regardant un homme dormant sur un trottoir.

L’effet du témoin peut expliquer pourquoi on ne sort pas les poubelles. Plus il a de personnes, moins nous allons nous sentir concernés par l'urgence de sortir les poubelles car nous sommes plusieurs a en avoir la responsabilité. Pourquoi devrais-je sortir les poubelles  ? Je suis sûr que d'autres vont y penser.

Un conditionnement pavlovien.

En quelques mots, mettre en place un stimulus conditionnel et obtenir une réponse conditionnelle. A l’aide d’une récompense, la personne sait qu’elle doit faire ceci pour avoir cela. Dans notre cas, faire une tâche pour avoir quelque chose en échange. Avoir la capacité de prévenir les autres que la tâche a été faite est une sorte de récompense qui solutionne le problème énoncé plus haut.

Pied-dans-la-porte

« Le pied dans la porte […] est une technique de manipulation décrite par les psychologues sociaux. Elle consiste à faire une demande peu coûteuse qui sera vraisemblablement acceptée, suivie d'une demande plus coûteuse. » (wikipedia)

Piste

Au lieu de rappeler à la personne qu’elle doit faire la vaisselle, laver la cuisine, lui demander d’abord une petite chose. En combinant ces deux méthodes, notifier l'utilisateur de regarder l'application. Regarder la notification sur son téléphone serait la demande peu coûteuse. Notifier la personne qu'il doit faire la vaisselle ne va pas le motiver, c'est certain. Dans un second temps alors, lui montrer les tâches à effectuer.

Apprendre à s'en rappeler

Amorcer les tâches

« Nous nous rappelons des choses qui sont déjà amorcées dans notre mémoire ou qui sont souvent répétées. » (CF  : Codex des Biais Cognitifs)

Le fait est que nous sommes constitués d’un nombre incalculable de biais. Sans définir ce qu’est la mémoire, cette phrase (ci-dessus) nous permet de comprendre qu’il va être difficile de sortir la poubelle si on n'a jamais dû y penser un jour. Pour apprendre à se rappeler d'une tâche, les notifications sont une bonne piste.

Schéma de tous les biais cognitifs connus à ce jour

Voir le schéma en entier
Les ancres

A la nouvelle année, les gens essayent de se donner de nouvelles résolutions. Faire du sport quotidiennement, arrêter de fumer, faire des économies. Pour faire en sorte que cela fonctionne et comme pour ne pas oublier de sortir les poubelles, cela doit devenir une habitude.

Cyrus North, vidéaste connu pour son travail de vulgarisation de la philosophie, dresse une liste de 5 choses à faire pour créer une habitude. L’une d’entre elle est « l’attacher à une ancre ». L’idée serait de rattacher une tâche à d’autres actions que l’on fait déjà au quotidien. Mettre en place des notifications intelligentes serait une solution. Une ancre pourrait être  : se lever, rentrer des cours etc. On pourrait choisir l'heure selon l'ancre et une notification s'enclencherait. D'un côté, le rappel se fait, on ne peut pas oublier. De l'autre, il est relié à une autre action, ce qui facilite le fait de s'en rappeler sur long terme.

Sondage

Après le sondage effectué , j'ai pu avoir une idée plus clair de ce que les gens pensent des problèmes de collocation. Deux tiers des gens ont passés au moins 2 ans, et 45 % des gens ont passés + de 3 ans.

Illustration, un graphique en tarte (34% des gens vivent 1 ans en collocation, 19% vivent deux ans)

A Bruxelles, 32% des étudiants habitent en colocation. Tandis que le sondage a montré que la majorité des gens y restaient en majorité + de 3 ans (ci dessus). Quand aux problèmes d'organisation, ils sont assez fréquents. Seulement 8 % des gens y sont confrontés rarement (voir ci dessous).

Graphique en tarte. 38% des gens ont des problèmes de temps en temps. 36 en ont plusieurs fois par semaine

Sondage montrant qu'est-ce qui pose le plus de problèmes. 78% des gens ont votés sortir la poubelle, 83% pour la vaisselle, 63 pour les tâches communes

La question suivante m'a permis de déterminer comment les gens régleraient ce problème. La majorité souhaite une application pour encoder les tâches. En seconde position, des notifications pour se rappeler des tâches. En troisième position, un panier partagé pour savoir ce qu'il faut acheter.

Graphique montrant quels solutions les utilisateurs souhaiterait. 67% des gens souhaitent encoder les tâches. 48% des gens souhaitent une notification pour se rappeler des tâches.

Solutions

Frigo commun

Vaisselle

Tâches commmunes

Achats pour les communs

Poubelle

UX Design

User journey

Pour établir un scénario utilisateur, je vais me baser sur les données du sondage. Il s'agit d'un étudiant qui a 22 ans, il a déjà vécu en colocation. Il cohabite avec plusieurs personnes (3). Il arrive de temps en temps que la vaisselle ne soit pas faite. Ils ont du mal, lui et ses colocs de se rappeler de sortir les poubelles, soit ils oublient, soit ils pensent que quelqu'un d'autre l'a fait. Cet étudiant vit à Namur et fait ses études à l'UNAMUR. Tandis que ses colocs sont dans des écoles différentes. Ils ont donc tous un horaire différent. Il est donc difficile de s'organiser pour les tâches. Les tâches qui posent souvent problème sont  : la vaisselle, sortir les poubelles ainsi que les tâches communes (sur base du sondage). Il croise rarement ses colocataires (horaire différent) pour s'organiser et savoir les tâches à faire. Cela arrive qu'une personne ne fasse pas sa vaisselle. Il ne sait pas qui ne l'a pas faite car quand il est rentré, elle était déjà là. Il n'a pas le temps de demander aux autres qui ne l'a pas faite. Ce soir c'est le jour des poubelles. Il n'a pas la motivation de la sortir car il ne voit pas pourquoi il le ferait vu qu'il y a bien quelqu'un qui n'a pas fait sa vaisselle. Cela peut arriver qu'il y ait des tensions à ce propos. Personne n'est irréprochable donc quand une personne prévient qu'une tâche n'a pas été faite, on lui reproche à elle de ne pas l'avoir fait une fois non plus.

Prototype

Avec le confinement, le prototype papier peut sembler peu utile – voir inutile – pour certain. Toutefois, j'ai pu en tirer une conclusion dès les premiers tests. L'une des fonctionnalités est l'encodage des tâches. Je me suis posé cette question  : faut-il encoder les tâches étapes par étape (d'abord quoi, quand et qui) ou d'une seule fois sur le même écran. Au départ, je pensais que les étapes étaient une bonne idée car plus clair, on ne pouvait pas se tromper. Après la réalisation des prototypes, je me suis rendu compte qu'il fallait deux fois plus d'action en le faisant étape par étape. Cela prend trop d'action pour ce que c'est. Au lieu de faire trois clics, il faut en faire six. Je me suis donc tourné vers l'autre solution, celle d'afficher presque tout directement. Il me semblait quand même utile de d'abord choisir la tâche en question (que l'on ne changerait pas) et avoir ensuite l'écran pour choisir le quand et le qui.

Trois croquis de prototype

Le premier module, tout à gauche présente tous les éléments pour ajouter une tâche, pas besoin de faire cela en plusieurs étapes.

Des conditions dévaforables

Je pense qu'il est nécessaire de remettre les choses dans son contexte. Malheureusement, je n'ai pas eu l'occasion de faire tester mes prototypes à beaucoup personnes étant donné que j'ai dû réalisé ce travail lorsque nous étions confinés suite à COVID-19. Toutefois, ces prototypes ont tout même étés validés par plusieurs professeurs et vu par d'autres personnes, mes camarades de classes. Si l'un de mes modules présentait un problème majeur d'ux design, j'en aurais eu vent.

Après la réalisation du prototype papier, je me suis attaqué au prototype plus poussé sur le logiciel Figma voici le lien du fichier.

Capture d'écran du fichier figma

La dernière partie d'un prototype consiste à créer les interactions. Ce n'est pas un travail qui prends énormément de temps mais il faut faire attention à ne pas laisser des coquilles comme un objet qui bouge d'un ou deux pixel. Voici le lien.

Capture d'écran du fichier figma avec les différentes interactions

Penser Top task

Il est important d'en faire le tri et sélectionner les solutions les plus probantes. Pour éviter une surcharge de fonctionnalité, il est important de penser en Top task. C'est une chose que j'ai apprise grâce à Rethinking UX. Google ne présente qu'une seule fonctionnalité, sa recherche. La barre de recherche a été tellement simplifiée qu'il ne reste plus que cela.

Capture d'écran de la page Google

Il me semble judicieux de faire de même et d'essayer de garder seulement les fonctionnalités vraiment pertinentes. J'ai donc décidé d'écarter plusieurs solutions.

Pour le frigo commun, il me semble plus intéressant de se concentrer sur le reste pour éviter d'avoir un surplus de fonctionnalité que les gens au final n'utiliseront pas ou peu. Pour la vaisselle, avoir un état non fait n'est pas la meilleure solution pour savoir si la vaisselle n'est pas faite, une notification est bien plus efficace ou tout simplement aller dans la cuisine. Il est de même pour l'idée de la poubelle virtuelle. Trop compliqué à mettre en place car trop invariable. Pour le TFA, trois modules techniques étaient demandés. Je me suis concentré sur l'encodage des tâches car il était la demande numéro une dans le sondage (vu précédemment). L'encodage des tâches comprends donc le fait d'ajouter une tâche (module 1), afficher les tâches et les valider si elles sont faites ou les supprimer s'il ne faut plus les faire (module 2). Tandis que le troisième module permets de gérer la collocation, ses membres. Tout cela constitue le corps de mon application.

Gamifier

Rendre les interactions profitables avec une récompense est cohérente avec l'idée du chien de Pavlov précédemment énoncée. Maintenant, il faut se poser la question de sa mise en place. A quel moment pourrait-on récompenser et dans un second temps réfléchir aux potentielles récompenses.

L'idée semble toute trouvée. Cela nous vient directement à l'idée de récompenser les personnes faisant des tâches. Maintenant, est-ce moralement acceptable de mettre en place un tel conditionnement  ? De nos jours, nos applications favorites sont dotées de ce genre de système. Ce n'est pas un hasard si elles fonctionnent aussi bien. Tinder, Facebook, ils ont un intérêt commun, rendre addicte, augmenter son utilisation. Toutes ces entreprises travaillent avec des experts du domaine du jeu, du pari. Pour moi, utiliser ces méthodes revient à en faire la promotion. Cela ne correspond pas à ma vision de ce qu'une application devrait engendrer. Frustrations, dépression, addictions, les dérives sont multiples et surtout, les risques sont augmentés si la personne est jeune. Ce problème touche les étudiants entre 18 et 25 ans. Certes, on ne parle pas de jeune de 12-14 ans mais je pense qu'on est encore facilement influençable à cet âge.

En plus de cela, les récompenses sont limitées. Une monnaie intégrée  ? Peu de sens et d'intérêt selon moi. Si on parle d'étudiant, il est facile de penser à l'alcool. Encore une fois, est-ce moralement correct  ? Je ne pense pas. J'avoue ne pas avoir trouvé d'autres idées. C'est pour ces raisons que j'ai décidé de ne pas me tourner vers la piste de "gamifier" les interactions.

Conclusion

Pour conclure ce chapitre, voici la liste des fonctionnalités/solutions que je vais mettre en place pour les problèmes de collocation. Je peux désormais pleinement les appeler fonctionnalité.

Fonctionnalités retenues

Fonctionnalités non retenues

Direction artistique

Pour établir une identité, je vais diviser cela en deux parties. La première sera consacrée à l'application, la charte graphique, le choix de polices, de couleurs etc et dans un second temps le voice and tone.

Le nom de l'application

Après quelques recherches, j'ai décidé de choisir un mot qui était assez proche de notre langue pour garder un sens entre le nom de l'application et sa finalité  : Ordinem. Ordinem qui vient de ordi en latin, cela signifie l'ordre. On comprend vite que l'application véhicule un message d'ordre, qui le but de l'application.

Les couleurs

Il y a beaucoup de possibilités pour les couleurs, qu'elles soient monochrome, noir et blanc, complémentaires, etc.

Une illustration expliquant le sens de chaque couleurs Source
Bleu

Etant donné que l'application est un pont entre les colocataires, le bleu est une piste intéressante. Très souvent utilisé pour les applications de communication, il véhicule de la sécurité (garanti du bien-être au sein de la collocation). Le bleu étant une couleur assez calme, je ne vais pas m'en servir et utiliser une couleur plus contrastée.

Vert

Le vert véhicule un message de bonne santé. Si l'application a pour but de résoudre les problèmes de collocation, le résultat est une collocation en bon terme, en bonne santé.

Conclusion

Après quelques essais avec la couleur bleue, je me suis rendu compte que ce n'était pas du tout ce que je souhaitais. Tout d'abord, même si le bleu représente la communication, ce n'est pas la tâche principe de mon application. Le vert, en plus de véhiculer la bonne santé, son utilisation peut aussi renvoyer à l'idée du tâche effectuée. Le vert sera ma couleur de constraste, la couleur d'action.

Trois couleurs différentes, un vert flashy, un gris foncé avec un peu de bleu et un blanc cassé

Le style graphique

J'ai décidé de me tourner vers un style minimaliste pour garder une certaine simplicité dans l'interface. Il faut que les choses restent simples et compréhensibles.

Une illustration expliquant le sens de chaque couleurs

Exemple d'une utilisation du vert comme couleur de contraste. On peut voir que le vert est ce qui pousse l'utilisateur à interagir. Je compte m'inspirer de cela pour mon application. Le vert étant ma couleur de contraste pour le projet, il me fallait utiliser des couleurs plus foncées en fond afin de garder de la lisibilité. Il n'aurait pas été possible de le faire avec un fond blanc.

Design System

Typographie et échelle

Maintenant que je connaissais les couleurs, je pouvais enfin commencer à concevoir un design system. J'ai commencé par la police et ses niveaux de hiérarchies. Je me suis tourné vers deux polices sans serif, car je voulais que la lisibilité soit la plus optimale. Pour les premiers titres, j'ai utilisé la police Montserrat tandis que pour les titres plus petits et le corps, j'ai utilisé la police Untitled.

Une illustration expliquant le sens de chaque couleurs

Petite exception pour les citations de typographie pour les citations. Cela me semblait judicieux d'utiliser une police serif pour donner plus de valeur, plus de poids aux citations. L'échelle de police est de 1.33, il me semblait être un bon milieu car pas trop exponentielle mais on distingue facilement un titre d'un autre. Evidemment, je n'ai pas décidé du choix de police et d'échelle avec ce document-là. J'ai utilisé d'autres sites qui mettent en page du contenu (mon contenu) pour pouvoir réellement voir ce que cela donne. Type scale offre la possibilité de mettre en place une échelle et d'en modifier le contenu, c'est ce que j'ai fait.

Composants et icônes

J'ai utilisé le plugin figma feather icons pour la majorité de mes icônes. Cela a été pour moi un gros gain de temps, que ce soit pour l'intégration dans un design, il suffit de cliquer sur deux boutons pour avoir l'icône dans figma ou pour la mise en place de composants. Toutes les icônes que tout le monde connaît, qui ne demandent pas de réflexion sur leur forme viennent de feather icons. Cependant, j'ai aussi créer moi-même des icônes pour rendre le projet plus personnalisé, plus unique. J'ai tout de même veillé à ce que cela soit en cohésion avec les icônes déjà utilisées.

Plusieurs icônes issus de Feather icons

Pour les composants, je les ai créées au fur et à mesure de mes besoins avec l'idée de garder une cohérence graphique.

Plusieurs composants, un bouton plus, un bouton valider, suivant.

Voice and Tone

Cake is a lie

Dans le style de GlaDOS dans portal ou de Rick dans Rick et morty, donner une personnalité attachante à travers sa singularité, dans l'idée d'une entité supérieur qui te donnerait une récompense (GlaDOS) ainsi qu'une forme de rejet de l'autorité (Rick). Cela motive la personne si elle a l'impression de converser avec un humain.

Une mascotte

Étant donné qu'une des solutions est de mettre en place un intermédiaire entre les différents colocataires pour prévenir que quelqu'un a fait ou n'a pas fait une tâche, il est naturel de se poser la question suivante. Est-ce judicieux, profitable de personnifier ces interactions à l'aide d'une mascotte  ? Comportant plusieurs avantages comme le fait qu'il donne de l'affect, il renforce le lien entre l'utilisateur et l'application. Il n'y a pas de doutes sur l'avantage d'une mascotte. De plus, la mascotte pourrait avoir sa propre personnalité. Développer, comme Mailchimp une sorte de guide Voice and Tone est un exemple de plus qui prouve son efficacité et sa pertinence. Par contre, la réelle question que je dois me poser est  : est-ce adapté à mon thème et à mes problématiques.

Pour cela, il faut avoir une idée claire des solutions qui vont être mises en place. Je vais lister toutes ces solutions et définir quand cette mascotte intervient. Si elle n'intervient qu'à de rares moments, cela n'a pas beaucoup de sens. Il faut réfléchir à son application dans sa globalité, ne pas juste l'utiliser quand il y a un message à faire passer. La mascotte doit aller être tout le temps présente, à chaque interaction.

Solutions où la mascotte interviendrait

Solutions où la mascotte interviendrait au deuxième plan

Ainsi, on remarque que la mascotte intervient dans la majorité des interactions. Ce qui est un indicateur en faveur de son utilisation. L'idée semble pertinente et judicieuse. Ce qui va être décisif est sa mise en place. Créer un personnage à part entière  ? La faire discuter à travers les notifications  ? J'avais commencé à mettre en place une mascotte qui se différenciait de l'application même. Après réflexion, je me suis dit qu'il était plus simple techniquement de faire parler l'application en tant que mascotte même. Pas besoin de créer une identité visuelle propre à la mascotte. Le canal de communication serait donc principalement les notifications.

Réalisation/code

Pour la réalisation de mon projet, j'ai utilisé Figma pour les prototypes. Il m'a été fort utile de part sa facilité à intégrer des icônes avec le plugin feather icons. Le fait qu'il soit disponible sur toutes les plateformes était pratique pour changer de machine entre macOS et Windows. Pour la rédaction de cette étude de cas, j'ai utilisé Typora. Il permet d'écrire en markdown et facilement hiérarchiser un texte. Cela m'a fait gagner beaucoup de temps pour l'intégration en site web. Tandis que pour le code, j'ai utilisé les langages du web, HTML, CSS, Javascript. Pour la détection du swipe vers la gauche et la droite du deuxième module, j'ai utilisé une librairie appelée HammerJS. Dernièrement, les animations sont faites avec GSAP.

Conclusion de ce TFA

Il est important de mettre en contexte ce TFA qui a été particulier pour tous, que ce soit les professeurs ou les élèves. Obligés de faire avec "les moyens du bord", les entretiens ont du se faire par Discord. Je ne pense pas avoir été pénalisé dans mon travail. La seule chose qui a fait défaut est la possibilité de voir les professeurs. Souvent occupés, il peut être difficile d'avoir un rendez-vous sans devoir attendre. Pour le reste du travail, je suis globablement satisfait de ma production. Rien n'est parfait et je suis un éternel insatisfait. SI j'avais eu plus de temps, j'aurais voulu rendre le projet plus humain, qu'il ait une personnalité plus forte que ce que j'ai réalisé. Malheureusement, tout cela m'aurait pris du temps que je n'avais pas. Je pense avoir abordé une problématique qui dépassait un peu les termes de ce TFA. Il devait être un PPU (petit projet utile) cependant, il y avait de problématiques à régler. J'ai du faire un choix dans les fonctionnalités, les solutions. Heureusement, le sondage m'a permis de me concentrer sur les choses importantes. Le fait que cela soulève beaucoup de problématique m'a éparpillé dans mon travail car trop de problèmes, trop de solutions possible. Pour mon étude de cas, j'aurais voulu intégrer les graphiques avec ChartJS pour avoir plus d'interactivité et consulter d'autres données qu'on ne peut lire avec les images. Mon projet étant une application, il aurait sympa de lier ces modules techniques pour en arriver à une application propre. Encore une fois, la restriction de temps fait que j'ai privilégié de passer du temps à avoir un projet bon dans l'ensemble.